Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome I, 1742.djvu/510

Cette page n’a pas encore été corrigée

sitivement, qu’alors Népotianus et Sunneric commandoient conjointement une des armées de Theodoric. Ainsi ce que nous venons de voir concernant Népotianus, et ce que nous verrons encore dans la suite, porte à croire que ce Népotianus avoit été fait maître de la milice dans le département des Gaules par Avitus. Comme ce prince étoit maître de la milice, lorsqu’il fut salué empereur, son avenement au trône aura fait vacquer l’emploi dont il s’agit, et il y aura nommé Népotianus. Il aura ensuite envoyé ce géneral en Espagne avec Theodoric, lorsque, comme nous l’avons vû, il engagea ce roi des Visigots d’y aller faire la guerre aux ennemis de l’empire. Après la déposition d’Avitus, Népotianus sera demeuré attaché à Theodoric. Népotianus aura continué de faire dans les armées des Visigots et des Romains de la Gaule, réunis contre le nouvel empereur, les fonctions de sa dignité. De son côté Majorien aura nommé un autre maître de la milice des Gaules. Il aura conferé cet emploi à Egidius. Il est donc très-probable que ce n’est point ni de Ricimer, ni de Népotianus, mais d’Egidius que parle Apollinaris dans un panegyrique fait en quatre cens cinquante-huit.


LIVRE 3 CHAPITRE 3

CHAPITRE III.

Majorien vient dans les Gaules, où durant l’interregne il s’étoit formé un Parti qui vouloit proclamer un autre Empereur. Projet de chasser les Vandales de l’Afrique formé par Majorien qui fait de grands préparatifs pour l’exécuter.


Majorien parvenu à l’empire en un tems où il étoit encore jeune, quoiqu’il fût déja un grand capitaine, l’auroit rétabli dans son ancienne splendeur, s’il eût suffi d’avoir de l’esprit, du courage, et de savoir l’art militaire, pour être le restaurateur de la monarchie. Mais l’empire perissoit encore plus par la corruption qui regnoit à la cour, que par le mauvais état où se trouvoient les finances et les armées. Les vices de ses principaux sujets faisoient donc son mal le plus grand, et il étoit