Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome I, 1742.djvu/508

Cette page n’a pas encore été corrigée

la queuë des colomnes de l’armée, pour obliger vos troupes qui marchoient gaiment, à faire encore plus de diligence. Il sçait mettre une armée en bataille, aussi bien que l’auroit fait Sylla. Il a plus de genie pour la guerre que n’en avoit Fabius, & il sçait toutes les ruses de l’art Militaire aussi-bien quc Camille. Il a encore plus d’audace dans l’occasion que Fulvius. Enfin Metellus n’étoit pas plus débonnaire, & Appius n’étoit pas plus éloquent que lui. »

Paulin de Périgueux, l’auteur de la vie de saint Martin écrite en vers, laquelle nous avons déja citée, et qui, comme Sidonius Apollinaris, étoit contemporain d’Egidius, ne fait pas un moindre éloge de ce personnage : « Egidius si celebre par ses vertus militaires, dit ce poëte, s’est encore rendu plus illustre par ses vertus morales et chrétiennes. » D’autres auteurs du cinquiéme et du sixiéme siecle, parlent aussi très-avantageusement du mérite de ce Romain. Nous transcrirons leurs passages en parlant de ceux des évenemens où il a eu part, lesquels nous sont connus.

Le pere Sirmond n’est pas du sentiment qu’il faille entendre d’Egidius, les vers du panegyrique de Majorien par Sidonius, que nous avons rapportés. Au contraire il pense que Sidonius y veut parler ou de Ricimer ou de Népotianus, qui, suivant Idace, étoit cette année-là maître de la milice dans le département des Gaules.

Quant à Ricimer, il est bien vrai qu’il avoit été maître de la milice, mais c’étoit dans le département de l’Italie, et même il ne l’étoit déja plus à la fin de l’année quatre cens cinquante-huit, et quand Sidonius prononça son panegyrique de Majorien actuellement consul. Suivant les fastes cités par le Pere Pétau, Majorien qui fut proclamé empereur le premier jour d’avril quatre cens cinquante sept, avoit été fait maître de la milice dès le mois de février de la même année, à la place de Ricimer,