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Theodoric tout ce qu’il leur convenoit de regler, et après cela le romain sera entré dans Arles en même-tems que les députés, qui s’y rendoient pour tenir l’assemblée annuelle, ordonnée par l’édit d’Honorius, et qui devoit s’ouvrir le treiziéme du mois d’août. La narration d’Idace confirme notre conjecture. » Avitus, dit-il, né dans les Gaules, fut salué Empereur, premierement à Toulouse par une des armées de cette grande Province de l’Empire ; & en second lieu à Arles par les Honorables. » C’est le nom par lequel on désignoit les députés et les officiers, à qui Honorius avoit donné séance à l’assemblée qui devoit se tenir chaque année dans cette derniere ville.

Le Romain Gaulois, par qui Sidonius suppose qu’Avitus fut harangué dans cette occasion, dit à ce prince : » Il seroit entierement inutile de faire l’énumération des calamités que les Gaules ont endurées sous le regne de Valentinien, d’un Prince qui n’est jamais sorti veritablement de l’enfance, bien qu’il soit parvenu à l’âge viril. Qui peut avoir oublié ces années malheureuses, dont nous ne faisons que de sortir, & où la vie n’étoit qu’un long supplice pour les bons citoïens. Mais tant que nous avons eu un respect aveugle pour des loix qui ne nous mettoient point à l’abri des violences, & dont nous croyions néanmoins sur la parole de nos Ancêtres, que dépendoit le salut des Gaules : tant que nous avons attendu, en nous conformant aux anciens usages si funestes alors à notre Patrie, que Rome nous donnât des maîtres nous avons été gouvernés au nom d’Empereurs, qui n’étoient que des fantômes de Souverains, & nous avons souffert plûtôt par habitude que par devoir toutes les exations des Officiers qu’il leur plaisoit de nous envoyer. Les Gaules eurent une belle occasion de faire usage de leurs forces, il y a quelques mois, lorsque Maximus se rendit maître de Rome épouvantée. Hélas : il seroit devenu le maître paisible de tout l’Empire : Il y eut bientôt été reconnu, s’il vous eût fait