Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome I, 1742.djvu/482

Cette page n’a pas encore été corrigée

core cette année-là réduite entierement sous la pleine puissance et autorité des officiers du prince, y avoit été réduite comme on l’a vû, vers l’année quatre cens vingt-huit par Aëtius, et qu’elle y étoit encore en l’année quatre cens cinquante cinq. En effet, nous venons de voir que les Allemands et la tribu des Francs, qui en avoient envahi de nouveau une partie, immédiatement après la mort de Valentinien III l’avoient évacuée, dès qu’Avitus eût été fait maître de la milice ; et nous rapporterons ci-dessous un passage de Procope qui dit positivement, que l’empire conservoit encore son autorité sur les bords du Rhin, lorsque le trône d’Occident fut renversé par Odoacer en l’année quatre cens soixante et seize. Les députés de la premiere Germanique, remplaçoient donc dans l’assemblée d’Arles où ils avoient été appellés depuis l’entiere réduction de leur province, sous l’obéïssance de l’empereur, les députés des provinces dont les Visigots s’étoient rendus les maîtres depuis l’an quatre cens dix-huit, qu’elle avoit été instituée par Honorius et qui par cette raison, n’y étoient plus convoqués.

Voici sur quoi est fondée la conjecture qu’Avitus aura été reconnu par l’assemblée annuelle, qui se tenoit dans Arles. Maximus fut tué le douziéme de juin ; mais comme les Vandales entrerent quelques heures après dans Rome, la confusion où se trouva pour lors cette capitale, aura bien pû être cause qu’on n’aura point envoyé de courier dans les provinces, pour informer ceux qui commandoient sur les lieux, de tout ce qui venoit d’arriver. Ainsi ce mois étoit peut-être écoulé, lorsqu’on en apprit la nouvelle à Toulouse, où les choses ne se passerent point encore aussi simplement ni aussi promptement, que le dit Sidonius. On lit dans Gregoire de Tours, qu’Avitus senateur et citoïen de l’Auvergne, ne fut désigné empereur par les Visigots, qu’après avoir menagé par des intrigues son élevation. En effet il y a des fastes qui disent que ce ne fut que le dixiéme de juillet que celles des troupes auxiliaires des Gaules, qui avoient leurs quartiers à Toulouse, c’est-à-dire les Visigots, déclarerent qu’elles vouloient avoir Avitus pour empereur. Le mois d’août sera donc venu avant qu’Avitus eût réglé avec