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un de leurs compatriotes assis sur le trône d’occident. Avitus fut donc salué empereur à son arrivée. » Aussi-tôt quc vos concitoïens inquiets sur le succès de votre négociation, dit Sidonius en parlant à ce Prince, furent informés des conditions ausquelles Théodoric promettoit l’observation des Traités d’alliance ; ils vont au-devant de vous avec allegresse, & ils vous conduisent au tribunal qu’ils vous avoient préparé, sans que vous en sçûssiez rien. Dès que les principaux Citoiens le voyent assemblés en un nombre assez grand & composé des habitans de nos Provinces des Alpes, de ceux de la rive du Rhin, & du rivage de la Mer Méditerranée, enfin de ceux qui sont séparés des Espagnols par les Pyrenées, ils saluent Empereur avec joye, un Prince qui étoit la seule personne qui parut triste dans cette cérémonie. Il songeoit » aux beloins de l’Etat dont il alloit devenir le Chef. »

On observera que dans l’énumeration assez ample que Sidonius fait des citoïens des Gaules, qui composoient l’assemblée qui élut Avitus empereur, et qui, autant qu’on en peut juger par conjecture, étoit celle-là même qui, suivant l’édit d’Honorius, devoit se tenir au mois d’août de chaque année dans Arles, il n’est fait aucune mention des Gaulois qui habitoient sur le rivage de l’ocean, quoiqu’il y soit parlé de ceux qui habitoient sur la rive du Rhin et sur la côte de la Méditerranée. C’est que les Armoriques, qui étoient gouvernés au nom de l’empire, mais par des officiers qu’ils choisissoient et qu’ils installoient eux-mêmes, n’envoyoient point des députés à l’assemblée d’Arles, et il n’y en venoit pas non plus des autres provinces assises sur les côtes de l’ocean, parce qu’elles étoient alors réellement au pouvoir des Visigots ou des Francs. Si l’on trouve des députés de la premiere Germanique à l’assemblée qui salua empereur Avitus, quoique cette province ne fût point du nombre de celles à qui Honorius y avoit donné séance par son édit de l’année quatre cens dix-huit, c’est que la province, dont il s’agit, et qui n’étoit point en-