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louse, quand on y apprit que Petronius Maximus avoit été tué à Rome[1]. Cet empereur, à ce que raconte Procope, fit confidence à la veuve de Valentinien qu’il avoit épousée, que c’étoit lui-même qui par amour pour elle, avoit tramé la conjuration dont son premier mari avoit été la victime. Eudoxie indignée de se voir entre les bras d’un des assassins de son époux, excita Genséric, roi des Vandales d’Afrique, à venir faire une descente en Italie, et à prendre Rome. Genséric qui se flattoit avec fondement que son entreprise, favorisée comme elle le seroit par l’imperatrice regnante, ne manqueroit pas de réussir, et que s’il ne pouvoit point garder Rome, il s’enrichiroit du moins en la pillant, se mit en mer incontinent, et il fit son débarquement à trois ou quatre lieuës de cette ville, où il n’y avoit personne qui l’attendît, du moins si-tôt. A la premiere nouvelle de cette descente, Rome fut en combustion. Maximus craignant autant ses sujets que les Vandales, et résolu d’ailleurs d’abdiquer l’empire, dont le fardeau lui sembloit insupportable, quoiqu’il eût rempli sans peine tous les devoirs du consulat et de la charge de préfet du prétoire d’Italie, ne songea plus qu’à s’évader. Il se mit donc en devoir de s’échapper ; mais ceux qu’il abandonnoit et ceux qui le poursuivoient, s’unirent contre lui, et il fut tué le soixante et dix-septiéme jour de son empire, qui étoit le douziéme du mois de juin de l’année quatre cens cinquante-cinq.

Sidonius dit en parlant du meurtre de Maximus, et en s’adressant à la ville de Rome : » Cependant les Vandales vous surprennent , & le Bourguignon abusant du comman-

  1. Proc. de Bell. Vand. Lib. I. Cap. 4.