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pour fondement qu’un ancien usage, que de violer les loix fondées sur le droit naturel. Un empereur qui se conduisoit avec tant d’imprudence, ne pouvoit pas demeurer long-tems sur le trône, d’autant plus qu’il n’y étoit pas monté par voye de succession, mais en vertu d’une élection si précipitée, que les mécontens pouvoient bien la qualifier, de Coup de la Fortune.

Cependant Maximus, qui suivant la destinée des souverains, prenoit quelquefois de bons, et quelquefois de mauvais partis, ne laissa point de faire plusieurs dispositions assez sages, en conferant les dignités et les emplois vacans. Telle fut la collation de l’emploi de maître de l’une et de l’autre milice dans le département du prétoire des Gaules, qu’il confera à Ecdicius Avitus, qui fut empereur six semaines après : c’est la même personne dont nous avons déja parlé à l’occasion de la défaite de Litorius Celsus, et à l’occasion de la venuë d’Attila dans les Gaules. La nouvelle de la mort d’Aëtius qui, comme nous l’avons dit, avoit de grandes liaisons avec les barbares établis sur le territoire de l’empire, et dont le grand nom contenoit encore ceux qui habitoient sur la frontiere, avoit mis toutes les Gaules en combustion et en allarmes. Maximus les calma par son choix. Voici ce que dit Sidonius Apollinaris à ce sujet.

« Dans le tems où l’on craignoit l’accomplissement de l’augure des douze vautours, qu’avoit vû Romulus, Valentinien tuë Aëtius, & peu de jours après, cet Empereur est tué lui-même, & Maximus est proclamé. Aussi-tôt tous les