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dit : » La seconde année du regne de Marcian, les Huns qui avoient fait une invasion en Italie, où ils avoient saccagé quelques Villes, furent si maltraités par les fleaux du Ciel, & si mal menés par les troupes auxiliaires que cet Empereur avoit prêtées à Aëtius ; & d’un autre côté ceux d’entre ces Barbares qui étoient restés dans leur païs, y furent aussi tellement affligés par les fleaux dont nous avons parlé, & si vivement attaqués par une autre armée de Marcian, laquelle y fit une puissante diversion, que la Nation se trouva réduite à faire la paix avec les Romains. En conséquence de la paix, ceux des Huns qui étoient entrés en Italie en sortirent, & se retirerent dans leur propre pais, où le Roi Attila mourut peu de tems après qu’il y eut été de retour. »

Il est facile de concilier Idace avec Prosper et avec Jornandès dans ce qu’ils écrivent concernant l’invasion qu’Attila fit en Italie, et dont nous venons de donner le récit tel qu’il se trouve dans les deux premiers. Si Prosper et Jornandès disent tous deux que saint Leon eut le principal mérite de la paix qui fut faite alors entre Valentinien et les Huns, ils ne disent pas que les Huns avoient été déja déterminés à faire bien-tôt cette paix par les infortunes et par les succès malheureux dont parle Idace. Il suffit que saint Leon l’ait concluë plûtôt qu’elle ne l’auroit été sans son entremise, et qu’il ait ainsi prévenu par sa médiation l’effusion de sang et les saccagemens qui se seroient faits encore si la guerre eût duré davantage. Que pouvoient prétendre les Romains de plus que l’évacuation de l’Italie ? Et ils l’obtinrent en moins de jours par l’entremise de saint Leon, qu’il ne leur auroit fallu de mois pour contraindre Attila par la voye des armes, à repasser les Alpes. Si la narration d’Idace dit qu’Attila mourut lorsqu’il fut de retour dans ses Etats, il ne s’ensuit pas pour cela qu’Idace veuille dire que ce prince soit mort dès l’année quatre cens cinquante-deux. Attila ne sera revenu dans son païs qu’à la fin de cette année, et il sera mort quelques jours après son retour, mais en quatre cens cinquante-trois, comme le disent les fastes de Prosper, qui écrivoit dans un lieu moins éloigné de la Pannonie que l’Espagne, où écrivoit Idace. Il est bien plus difficile de concilier sur un autre point Idace et Prosper