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placé à la tête de son avant-garde un corps de cinq mille Francs, et Attila avoit mis à la queuë de son arriere-garde un corps d’un pareil nombre de Gépides. Ces deux troupes composées d’hommes vaillans, et fieres d’occuper chacune dans son armée le poste d’honneur, se mêlerent durant la nuit, et se chargerent avec tant de furie, que presque tous les combattans demeurerent sur le champ de bataille.

Voici le récit de la défaite d’Attila, tel qu’il se trouve dans Jornandès. » Les deux armées étant dans les champs Catalauniques, il se trouva entr’elles une plaine haute terminée en talus de deux côtés, & sur laquelle chaque armée voulut camper, parce que le poste étoit avantageux. Les Romains monterent donc sur cette hauteur par une de ses pentes tandis que les Huns y montoient par l’autre. Aussitôt que les deux avant-gardes se furent apperçûes, elles firent halte au lieu de se charger. Chacune d’elles attendit son armée, & les deux armées dès qu’elles furent arrivées sur la hauteur, se rangerenr en bataille. Le Roi Theodoric à la tête de ses Visigots se mit à l’aîle droite de l’armée Impériale, & Aëtius plaça les troupes Romaines à l’aîle gauche. Ils mirent Sangibanus avec ses Alains au centre de la premiere ligne du corps de bataille, afin que les Alains dont on se défioit, fussent obligés de combattre, quand ils auroient à leur droite, à leur gauche & derriere eux des troupes fidelles qui les empêcheroient de fuir. Voilà quel fut l’ordre de bataille de l’armée Romaine, & voici quelle fut la disposition de celle des Huns. Attila se mit au corps de bataille, qu’il composa des Huns ses anciens Sujets, sur la bravoure & sur la fidelité desquels il pouvoit compter dans les plus grands périls, & il forma ses deux aîles des peuples qu’il avoit soumis, ou des Nations qui le suivoient volontairement. » Jornandès entre ici concernant ces peuples et ces nations, dans un détail dont l’objet de notre ouvrage nous dispense de rendre compte au lecteur. Cet histo-