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convenoit de prendre, nonobstant qu’elles dussent donner à connoître aux ennemis qu’il étoit au fait de leur projet de campagne. En premier lieu, Aëtius fit rompre en plusieurs endroits les chaussées militaires, ou les grands chemins qui aboutissoient à Orleans. Par-là il rendoit plus difficile l’accès de la place à l’armée d’Attila, qui avoit, comme on va le voir, un charroi nombreux dans son camp, et qui traînoit beaucoup de machines de guerre à sa suite. Aëtius lui ôtoit encore par précaution la facilité de se porter plus avant dans le païs. En second lieu, Aëtius et Theodoric obligerent Sangibanus et ses Alains à joindre l’armée Romaine, et ils eurent même l’attention de les faire toujours camper au milieu des troupes auxiliaires qui l’avoient déja jointe, et qu’ils avoient placées dans son centre, en faisant l’ordre de bataille.


LIVRE 2 CHAPITRE 17

CHAPITRE XVII.

Siege d’Orleans. Dénombrement de l’armée Romaine qui vient au secours de la place. Attila se retire, & il est défait en regagnant le Rhin. Thorismond succede à son pere Theodoric premier, Roi des Visigots.


Enfin le roi des Huns arriva devant la ville d’Orleans ; mais au lieu d’y entrer par surprise, comme il s’en étoit flatté, il se vit réduit à en faire le siége dans toutes les formes. Ses béliers ouvrirent une bréche. S. Aignan alors évêque d’Orleans, avoit prédit, suivant Gregoire de Tours, que la ville ne seroit point prise, et que le secours arriveroit avant que l’ennemi y fût entré ; mais il faut croire que S. Aignan avoit prédit seulement que sa ville ne seroit point saccagée, et qu’elle seroit bientôt délivrée des mains de