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mune, qu’il le seroit de la faire épouser aux Bourguignons, aux Francs, et aux autres barbares établis dans les Gaules, que leur foiblesse livroit à l’ennemi, et qui ne pouvoient esperer de salut qu’en réunissant leurs forces à celles des Romains. Voici le contenu de la dépêche que les ambassadeurs de Valentinien rendirent aux Visigots, ou du mémoire qu’ils leur lurent par ordre de l’empereur. » Vous êtes la plus brave des Nations étrangeres, & la prudence exige de vous que vous joigniez vos forces aux nôtres, pour repousser Attila, qui prétend subjuguer le genre humain. C’est un Tyran qui croit que tout ce qui lui est possible, lui est permis. Les Nations doivent leur haine à un ennemi qui veut les détruire toutes. Si vous ne pouvez pas oublier l’évenement malheureux de l’année quatre cens trente neuf[1], du moins rappellez-en toutes les circonstances. Vous vous souviendrez pour lors, que les Huns en furent la véritable cause. Ce furent les artifices de cette Nation qui sont plus à craindre que son épée, qui engagerent ceux des Romains qu’on sçait avoir été les promoteurs de cette expédition, à l’entreprendre. Quand vous seriez résolus à ne rien faire pour nos interêts, les vôtres seuls suffiroient pour vous animer à punir une injure dont vous n’êtes point encore assez vengés. Joignez-vous donc à nous dans cette occasion. Que votre valeur serve votre ressentiment. Un autre motif vous engage encore à vous joindre à nous. Vous devez du secours à la République, vous qui êtes un de ses membres, puisque vous habirez dans son Territoire. Jugez par le soin que l’ennemi commun a pris pour nous brouiller, combien notre union lui doit être funeste. Ces représentations & les instances des Ambassadeurs de Valentinien toucherent Theodoric, & il

  1. La bataille donnée par Litorius Celsus.