Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome I, 1742.djvu/428

Cette page n’a pas encore été corrigée

teurs de la monarchie romaine ; ut comiter majestatem imperii romani colerent. En vertu de cet accommodement, les provinces confédérées n’auront plus été sujettes qu’en apparence ; elles seront devenuës libres en effet.

Il est vrai cependant qu’un auteur connu, rapporte le contenu d’un traité de ligue offensive et défensive, conclu à l’occasion de la venuë d’Attila dans les Gaules, entre Aëtius, Theodoric roi des Ostrogots, et Mérovée roi des Francs Saliens. En voici les articles essentiels. » Les Romains les Visigots & les Francs feront la guerre de concert, & il ne sera point loisible à aucune des trois Puissances de se départir de l’alliance. Chacune d’elles demeurera en paisible possession des Villes & des Contrées qu’elle occupe actuellement. Si quelqu’un des contractans manque à son engagement, il sera traité comme ennemi par les deux autres. Chacune des Puissances donnera aide & secours à ses Alliés, ainsi qu’elle les donneroit à ses propres Sujets. Tout le butin que feront les armées de la Ligue, & tous les païs qu’elles pourront conquérir, seront partagées par égales portions entre les trois Puissances contractantes. » Ce traité seroit assûrément d’un grand secours, pour expliquer l’histoire du cinquiéme siécle, s’il étoit autentique. Ainsi c’est dommage que l’auteur qui le rapporte, et qui ne dit point où il l’a pris, ne soit autre que Forcadel, pour tout dire en un mot, le Varillas du seiziéme siécle.

La pacification générale dont nous venons de parler, étoit bien le premier moyen qu’il falloit employer, pour mettre les Gaules en sûreté contre les entreprises d’Attila, mais elle n’étoit pas le seul. Cependant nous allons voir que Valentinien négligea long-tems de mettre en œuvre les autres moyens, qui n’étoient guéres moins nécessaires.