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rendu maître d’une partie de la seconde Belgique ; en un mot de l’expédition d’Aëtius, laquelle suivit l’évenement dont Gregoire de Tours fait mention.

Je ne sçaurois deviner pourquoi le pere Daniel a ignoré les bonnes raisons que le pere Sirmond et le pere Petau ont alléguées, pour montrer que la camisade donnée auprès du vieil Hesdin par Aëtius à un corps de troupes de Clodion, est un évenement bien postérieur à l’année quatre cens vingt-huit. Le pere Daniel se seroit rendu à ces raisons, du moins il auroit entrepris de les réfuter.

Voici ce que dit le pere Sirmond dans ses notes sur les vers du panegyrique de Majorien : Pugnastis pariter, etc. rapportés ci-dessus. » Plusieurs voudroient placer sous le Consulat de Felix & de Taurus, c’est-à-dire, en quatre cens vingt-huit, cette guerre contre les Francs, dans laquelle Aëtius & Majorien défirent Clodion, parce qu’il est dit dans les Fastes de Prosper & dans ceux de Cassiodore, que cette année-là Aëtius recouvra la partie des Gaules voisine du Rhin, que les Francs avoient occupée. Mais comment Majorien qui fit des merveilles dans l’action de guerre dont parle Sidonius, auroit-il pû se trouver à ce combat, s’il se fût donné dès l’année quatre cens vingt-huit, lui, qui au dire de notre Poëte, étoit encore un jeune homme en quatre cens cinquante-huit ? Ce fut en cette année-là que Sidonius fit le Panegyrique de Majorien, puisqu’il fit ce Panegyrique durant le Consulat de cet Empereur, & qu’il est certain par les Fastes que ce fut en quatre cens cinquante-huit que Majorien fut Consul. Or Sidonius dit dans son panegyrique, & en parlant d’un évenement arrivé depuis un mois ou deux, que Majorien étoit encore