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Valentinien dont étoit émanée la commission sur laquelle Eocarix fit la guerre aux Bagaudes de la Gaule, en donna une en l’année quatre cens cinquante-trois à Fréderic, fils de Theodoric Premier, roi des Visigots, pour faire la guerre aux Bagaudes d’Espagne, et que Frederic en qualité d’officier de l’empire romain, attaqua, et battit ces révoltés. Enfin Constantius dit positivement qu’Eocarix agissoit par ordre d’Aëtius, et ce témoignage seul suffiroit pour réfuter une objection fondée sur un simple raisonnement.

Je crois devoir anticiper ici sur l’histoire des années postérieures à l’année quatre cens quarante-trois, pour rapporter de suite tout ce que nous sçavons concernant la négociation de saint Germain l’Auxerrois en faveur des Armoriques. Il étoit dit dans la convention préliminaire qu’il avoit faite avec Eocarix, que les provinces confédérées en demanderoient incessamment la ratification à l’empereur, et qu’elles traiteroient de bonne foi sur leur réduction à l’obéissance du souverain. Notre vertueux évêque se chargea lui-même de cette négociation. Beda, auteur du septiéme siécle, dit dans son histoire ecclésiastique de la Grande-Bretagne où notre saint étoit célebre, parce qu’il y avoit fait deux voyages, pour y défendre la religion contre les pélagiens ; « Saint Germain se rendit à Ravenne, pour y être le médiateur des Armoriques, et il y fut reçu avec vénération par Valentinien, comme par la mere de ce prince. » Il y mourut, mais avant que d’avoir pû mettre la derniere main à l’accommodement, dont il avoit bien voulu être le médiateur. C’est du prêtre Constantius que nous apprenons cette derniere particularité. Après avoir parlé du voyage de saint Germain, et des honneurs qu’il reçut sur la route et à la cour, cet auteur ajoute : » Quant à l’accommodement des Confédérés Armoriques qui étoit le sujet du voyage de Saint Germain, il l’auroit conclu à son gré, en leur obtenant une Amnistie pour