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poient que de leur plaisir, quoiqu’ils eussent un voisin suspect et dangereux à leurs portes. « Les cris des Habitans qu’on massacra dans les rues de Carthage, furent, dit-il, confondus avec les cris de joie que jettoient ceux des Habitans, qui pour pour lors étoient au Cirque. » Notre auteur dit dans un autre endroit : que dans Carthage et dans la province d’Afrique, les prédicateurs étoient plus exposés avant cet évenement, aux insultes des habitans, à qui par une vie exemplaire et par des discours pathétiques, ils reprochoient leurs débauches et leurs vices, que ne l’étoient les apôtres lorsqu’ils entroient dans les villes payennes ; et que c’est par un juste jugement de Dieu que ces habitans, qui s’étoient montrés barbares envers les serviteurs de Dieu, portent, dans le tems qu’il écrit, le joug des barbares. Nous serons encore obligés de revenir plus d’une fois à ce sujet-là.

Voyons présentement quels furent dans la Gaule les suites de la défaite de Litorius Celsus. Sidonius Apollinaris dit que les Visigots après cet évenement auroient subjugué une grande partie de cette province de la monarchie romaine, si son beau-pere, le même Avitus qui fut depuis empereur, et qui étoit sorti d’une famille patricienne de la cité d’Auvergne, ne se fût servi du crédit qu’il avoit sur l’esprit de Theodoric, pour obliger ce vainqueur à traiter. » Ce fut en vous, dit notre Poëte à son beau-pere Avitus, que les Gaules mirent leur espérance lorsque les Visigots les faisoient trembler