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le Rhin, les sujets de Gundicaire, qui après avoir fait leur paix avec Aëtius, ne se défioient point de ces barbares qui arrivoient dans les Gaules en qualité de troupes auxiliaires de l’empire. Prosper ne nous donne point précisément, il est vrai, la date de la venuë de ces Alains dans les Gaules, mais il ne laisse point de nous indiquer le tems qu’ils y vinrent, en disant dans un passage qui va être rapporté, qu’en l’année quatre cens trente-sept les Alains servirent dans les Gaules comme troupes auxiliaires de l’empire qui étoit entré en guerre avec les Visigots.

Le passage de la chronique de Prosper qui concerne la défaite des Bourguignons, étant lû, comme les sçavans pensent qu’il faut le lire, semble décider que ce fut sur un ordre d’Aëtius que les Alains attaquerent les Bourguignons, et qu’ils les défirent. » Il s’alluma pour lors, dit cette Chronique, une guerre mémorable entre l’Empire Romain & les Bourguiguons, dans laquelle le Roi de ces Barbares perdit la vie, & leur Nation fut presqu’entierement exterminée par Aëtius. »

Immédiatemehr après ces paroles, la Chronique ajoûte : » Tibaton ayant été pris, & les principaux Auteurs de la révolte ayant été ou mis à mort ou mis aux fers, tous les mouvemens qui se faisoient en faveur des Bagaudes furent appaisés. » L’endroit où Prosper place cet évenement, doit faire croire qu’il est arrivé en l’année quatre cens trente-six.

Comme l’histoire des tems posterieurs à cette année-là fait encore mention plusieurs fois des Bagaudes et des Armoriques, soit comme des alliés, soit comme des ennemis de l’empire, il est évident que le passage de la chronique de Prosper qui vient d’être rapporté, ne concerne point la république des Provinces-unies de la Gaule, qui s’étoient confédérées dès l’année quatre cens neuf ; mais uniquement les provinces de la Gaule ultérieure, voisines de cette république, et que Tibaton avoit fait révolter l’année précédente.

Après tant de succès, et après avoir reçu les secours des Huns, Aëtius auroit bien-tôt attaqué et réduit les Armoriques, si les Visigots n’eussent point rompu la paix cette année-là même, en tâchant de se rendre maîtres de Narbonne, et des autres