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menant Censorius avec lui. Comme dans l’endroit même d’Idace que nous rapportons, Aëtius est qualifié de maître de l’une et de l’autre milice ; et comme Aëtius, ainsi que nous le verrons, ne fut fait maître de la milice dans le département du prétoire d’Italie qu’en l’année quatre cens vingt-neuf, on ne sçauroit douter que dès quatre cens vingt-sept, il ne fût maître de la milice dans l’autre département de l’empire d’Occident, c’est-à-dire, dans le département du prétoire des Gaules. Or nous avons vû que l’Espagne étoit l’une des trois grandes provinces qui composoient ce département-là. Ainsi les troupes y étoient alors sous les ordres d’Aëtius.


LIVRE 2 CHAPITRE 7

CHAPITRE VII.

Sur quel païs regnoit Clodion. Les Francs cantonnés dans les Gaules, sont soumis par Aëtius. Que les Tongriens ont été quelquefois appellés Turingiens.


Suivant la Cronique de Prosper, Clodion commença de regner sur les Francs peu de tems après que Placidie se fût rendue maîtresse de l’empire d’Occident, c’est-à-dire, vers l’année quatre cens vingt-six. De quelle tribu des Francs ce prince étoit-il roi ? Parvint-il à la couronne par voïe d’élection ou de succession ? C’est ce que Prosper ne dit pas. Nous verrons dans la suite de ce chapitre, et dans le chapitre où nous parlerons des évenemens arrivés en l’année quatre cens quarante-quatre, ce qu’on peut sçavoir ou conjecturer concernant tous ces points-là. Prosper dit seulement que ce prince si celebre depuis dans les Gaules, regnoit alors dans l’ancienne France, c’est-à-dire, au-delà du Rhin ; remarquons que cela ne signifie point que Clodion ne tînt pas en même tems dans les Gaules quelque contrée assise vis-à-vis le petit Etat qu’il avoit dans la Germanie. étoit-ce-lui qui regnoit sur les Francs dont il va être parlé et qui furent soumis par Aëtius ? C’est un point de notre histoire que les écrivains du cinquiéme et du sixiéme siécle, nous laissent encore ignorer.

Voici ce qu’on trouve dans les fastes de Prosper concernant