Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome I, 1742.djvu/333

Cette page n’a pas encore été corrigée

Personne n’ignore que la Vindelicie étoit une des provinces de l’empire, qu’elle étoit située entre le Danube et les Alpes, et qu’elle confinoit avec la Norique. Quel étoit le Belge que le Bourguignon opprimoit ? Suivant les apparences, c’étoient la cité de Mets et celle de Toul que les Bourguignons qui tenoient alors une partie de la premiere Germanique, vouloient envahir. Comment Aëtius délivra-t-il ces deux cités des mains des Bourguignons ? Fut-ce en traitant avec eux, ou en les battant, l’histoire n’en dit rien. Mais à en juger par les évenemens posterieurs, il paroît que ce géneral romain traita pour lors avec les Bourguignons, et qu’il les laissa dans les Gaules, à condition de s’y tenir dans les bornes des quartiers qu’on leur assigneroit, et de servir l’empire, lorsqu’il y auroit occasion de tirer l’épée contre ses ennemis.

Il faut qu’Idace lui-même soit venu dans les Gaules à la fin de l’année quatre cens vingt-sept, ou au commencement de l’année suivante. Voici ce qu’il raconte concernant ce voyage. » Les Sueves établis en Espagne, rompirent l’accord qu’ils » avoient fait avec les Romains ou les anciens Habitans de la » Galice. Les hostilités que commettoient ces Barbares, furent » cause que l’Evêque Idace alla comme Député trouver Aëtius, Maître de l’une & de l’autre Milice, & qui pour lors donnoit tous ses soins à une expédition qu’il avoit entreprise dans les Gaules. Vetto que les Visigots avoient envoyés aux Citoïens de la Galice, pour les tromper, s’en retourna sans avoir rien fait. Aëtius ayant battu les Francs, & ce Géneral ayant consenti à leur accorder la paix, il envoya le Comte Censorius pour faire des representations aux Sueves, & Idace retourna en Espagne accompagné de cet Officier. »

Idace sera arrivé dans les Gaules précisément dans le tems qu’Aëtius faisoit la guerre contre les Bourguignons ou contre les Francs. Cette guerre s’étant terminée, comme nous allons le voir, à l’avantage des Romains, Aëtius devenu plus fier par ses succès, aura envoyé Censorius menacer les Sueves de leur faire sentir le poids des armes romaines, s’ils n’observoient pas mieux les traités, et l’évêque Idace sera retourné dans sa patrie, em-