Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome I, 1742.djvu/331

Cette page n’a pas encore été corrigée

barquement sur les côtes de la partie du monde connuë sous le nom d’Afrique. Il se peut très-bien faire qu’il y ait eu sept ou huit mois entre le premier débarquement des Vandales en Afrique, et leur entrée dans la province dont Carthage étoit la capitale ; et qu’ils ayent consommé tout ce tems, à faire la guerre dans les deux Mauritanies. On réprendra plus bas, l’histoire de Bonifacius qui les avoit appellés.

Nous avons dit que la seconde des affaires les plus pressantes qu’eût l’empereur Valentinien, étoit celle de chasser les Juthunges de la Norique, et de remettre sous son obéïssance les peuples de cette province qui les avoit reçûs. Aëtius fut chargé de cette expédition. Les fastes de Prosper ne nous apprennent point en quelle année il l’acheva ; mais on voit par la chronique du même auteur, que ce général s’y disposoit au plus tard dès le commencement de l’année quatre cens vingt-sept, puisque cette chronique dit immédiatement, avant que de parler du passage des Vandales en Afrique, évenement dont nous venons de voir la date : « Aëtius fait le projet d’exterminer la nation des Juthunges. »

Il faut qu’Aëtius ait fini son expédition dès la même année, ou du moins dès le commencement de l’année suivante, qui étoit quatre cens vingt-huit. En voici la raison. Idace rapporte la réduction de la Norique plusieurs lignes, avant que de parler de la défaite des Francs par Aëtius. Or cette défaite dont nous allons parler, est un évenement arrivé certainement en quatre cens vingt-huit ; les fastes de Prosper le disent ainsi. Il est vrai que si nous voulons bien nous en rapporter aux chiffres mis dans la chronique d’Idace, pour marquer en quelle année du regne des empereurs, chaque évenement dont elle parle, est arrivé, la Norique aura été remise sous le joug par Aëtius, maître de l’une et de l’autre milice, la septiéme année de l’empire de Theodose Le Jeune, à compter depuis la mort d’Honorius ; c’est-à-dire, la septiéme année du regne de Theodose en Occident. Or cette année revient à l’année de Jesus-Christ quatre cens vingt-neuf ; mais on ne doit pas compter avec confiance sur ces chiffres, que les copistes ont pû mal placer et mettre, ou deux lignes plus haut, ou deux li-