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Provinces se rendront chaque année dans la Ville de Constantin, c’est-à-dire, dans Arles, pour y tenir un Concile & une Assemblée civile, qui commenceront leurs séances le treiziéme du mois d’Août, pour être continuées sans interruprion jusqu’au treisiéme du mois de Septembre. Ce Reglement porte encore, que si les Juges & les Métropolitains de la Novempopulanie & de la seconde Aquitaine, qui parmi les sept Provinces, sont les deux Provinces les plus éloignées d’Arles, se trouvent retenus dans leurs districts par dess empêchemens légitimes, ils envoyeront alors, suivant l’usage, des Representans occuper leur place à cette Assemblée. » Voilà quelle est la teneur de l’édit des empereurs, et quelle étoit suivant Hincmar, celle des décretales des papes.

Bornons-nous ici à ce qui regarde le gouvernement civil dans le passage d’Hincmar que nous venons de rapporter. On ne sçauroit douter que ce prélat n’y entende parler de l’édit d’Honorius, dont nous avons donné la traduction. Ce que dit Hincmar de la date et du dispositif de l’espece de rescript dont il parle, le fait connoître suffisamment ; d’ailleurs, comme ce prélat qui fleurissoit sous le regne de Loüis-Le-Débonnaire, a vêcu dans un tems où la mémoire des changemens considérables arrivés dans le gouvernement civil des Gaules durant le cinquiéme siécle, n’étoit pas encore tout-à-fait éteinte, et quand l’ancienne division par provinces subsistoit toujours dans l’ordre ecclésiastique, il mérite d’être cru, lorsqu’il fait le dénombrement des sept provinces, à qui s’adresse l’édit d’Honorius, et que cet édit ne nomme point. Il est vrai que des sçavans du dernier siécle ont prétendu, sans alléguer aucune autorité, qu’il fallut corriger le texte d’Hincmar, et y lire non pas Lugdunensem, mais Aquitaniam primam. Mais qu’on fasse attention que dans la supposition qu’il y a une faute aussi grossiere dans le texte d’Hincmar, et qu’il s’y trouve la premiere Lyonnoise au lieu de la premiere Aquitaine, il faut penser que c’est Hincmar lui-même qui a commis cette faute. On ne sçauroit la mettre sur le compte des copistes. Il ne leur est arrivé que trop souvent et tout le monde en tombe d’accord de mettre une lettre, ou bien un chiffre pour un autre, mais on ne leur reproche pas d’avoir mis un nom propre pour un autre quand ces deux mots se ressemblent aussi peu que Lugdunensis et Aquitania. Or c’est ce qu’on ne croira point, quand on fera réflexion que Hincmar a vêcu dans un tems où la tradition devoit