Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome I, 1742.djvu/308

Cette page n’a pas encore été corrigée

une faute, on n’en sçauroit douter ; car dans l’énumération des provinces qui reconnoissoient cet officier, et qui suit immédiatement les paroles que je viens de rapporter, on trouve le nom de toutes les dix-sept provinces des Gaules. Ce que je viens de dire, est si sensible, que Pancirole commente son texte sans égard à la faute d’impression, qui se trouve dans son édition, je veux dire sans égard à l’omission de decem  ; par-tout il appelle le vicaire dont nous parlons, le vicaire des dix-sept provinces, et non pas le vicaire des sept provinces . Voilà la source de l’erreur qui a fait croire que les sept provinces avoient un officier particulier, et qu’elles faisoient une espece de corps d’Etat distinct du reste des Gaules, même avant l’édit d’Honorius rendu en quatre cens dix-huit, qui en fit une espece de corps d’Etat particulier, mais plûtôt fictif que réel. Ce corps ne fut jamais réputé une grande province séparée du reste des Gaules. Il n’eut jamais à ce qui me paroît, ni un préfet du prétoire, ni un maître de la milice, ni aucun gouverneur particulier. Les sept provinces même après 418, continuerent d’obéïr aux officiers supérieurs qui commandoient dans les Gaules.

La division de la Gaule ou des Gaules, en Gaules proprement dites, et en païs des sept provinces, n’étoit donc avant cet édit qu’une de ces divisions purement arbitraires, que l’état ne connoissoit point. Il est vrai qu’on trouve dans la notice de l’empire quelques emplois de finance particuliers dans les sept provinces. Mais on peut dire deux choses à cet égard. La premiere c’est que pour multiplier les emplois lucratifs, on aura créé avant l’année 418, quelques nouvelles commissions dans nos sept provinces. La seconde, c’est que ces emplois n’auront été érigés que depuis l’année quatre cens dix-huit, et la convocation de l’assemblée d’Arles, mais qu’on en aura fait mention dans les copies de la notice transcrites posterieurement à cette année-là.

Le peuple ne laisse pas d’adopter ces sortes de divisions, parce qu’elles sont fondées sur des choses sensibles, comme la difference des coûtumes, des usages, des mœurs et des habits qui se trouve entre les habitans de païs contigus, et qui se fait remarquer aisément. Suivant toutes les apparences, la division des Gaules, en Gaules proprement dites, et dans les païs des sept provinces, provenoit de-là, ainsi que cette autre division du même païs en Gaules ulterieures et en Gaules citerieures, de laquelle nous avons déja promis de parler en son lieu.