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amende de cinq livres d’or pesant, aux Juges qui auront manqué de se rendre à l’Assemblée d’Arles, & une amande de trois livres d’or aux Notables & Officiers Municipaux, qui se seront rendus coupables de la même négligence. Donné le dix-septiéme Avril, l’année de notre douziéme Consulat, & du huitiéme Consulat de l’Empereur Théodose. Publié dans Arles le vingt-troisiéme May de la même année. »

Nous ferons plusieurs observations sur l’édit d’Honorius ; et la premiere sera sur la question qui se presente d’abord. Quelles étoient les sept provinces des Gaules dont il est fait mention dans cet édit, sans que néanmoins le dénombrement y en soit fait ? Voici mon opinion sur ce point-là.

Dès le quatriéme siécle, il étoit déja d’usage dans le discours ordinaire, de diviser quelquefois la Gaule, en Gaules proprement dites, et en un païs désigné alors par le nom des cinq provinces , et qui comprenoit les provinces méridionales de la Gaule. Quelques-unes de ces cinq provinces ayant été partagées en deux, depuis que cette division arbitraire eût été mise en usage, on ne dit plus les Gaules et les cinq provinces , mais les Gaules et les sept provinces[1]. La notice des Gaules rédigée sous le regne d’Honorius et imprimée par le pere Sirmond, celle en un mot que les sçavants croyent la meilleure de toutes, après avoir fait l’énumération des dix provinces qu’on appelloit proprement la Gaule suivant cette division ; et après avoir dit quelles cités se trouvoient dans chacune de ces dix provinces, ajoûte : Il y a encore les cités suivantes dans les sept provinces, et puis elle fait l’énumération des cités qui se trouvoient dans chacune des sept provinces. C’est-à-dire dans la Viennoise, dans la province des Alpes Maritimes, dans la seconde Narbonoise, dans la premiere Narbonoise, dans la Novempopulanie, dans la seconde Aquitaine, et dans la premiere Aquitaine. On peut voir dans les annales ecclesiastiques du pere Le Cointe plusieurs passages d’auteurs, soit du quatriéme siécle, soit du cinquiéme, qui font foi que la division de la Gaule en Gaules proprement dites, et en païs des cinq ou des sept provinces, avoit lieu de leur tems dans le langage ordinaire.

Je ne crois pas néanmoins que les sept provinces, ayent jamais fait soit dans l’ordre civil, soit dans l’ordre militaire, un corps d’état distinct du reste de la Gaule, ni jamais eu un gouvernement séparé, et même aucun commandant particulier.

  1. Simon. Concil. Gal. Tom. 1.