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tions, d’obliger par un Edit perpetuel & irrévocable, nos Sujets des sept Provinces à pratiquer un usage capable de les faire parvenir enfin à l’heureux état où ils souhaitent d’être. En effet, rien n’est plus avantageux au Public & aux Particuliers de votre Diocèse, que la convocation d’une Assemblée qui se tiendra tous les ans sous la direction du Préfet du Prétoire des Gaules, & qui sera composée non-seulement des personnes revêtues des Dignités qui donnent part au Gouvernement géneral de chaque Province, mais encore de celles qui exercent les emplois qui donnent part au Gouvernement particulier de chaque Cité. Une telle Assemblée pourra déliberer avec fruit sur les moyens qui seront les plus propres à pourvoir aux besoins de l’Etat, & qui feront en même tems les moins préjudiciables aux interêts des Propriétaires des fonds. Notre intention est donc que dorénavant les sept Provinces s’assemblent chaque année au jour marqué dans la Ville Métropolitaine, c’est-à-dire, dans Arles. En premier lieu il ne sçauroit être pris que des résolutions salutaires pour tout le monde dans une Assemblée des plus notables personnages de chaque Province, & qui sera tenuë ordinairement sous la direction du Préfet de notre Prétoire des Gaules. En second lieu, nos Provinces les plus dignes de notre attention ne pourront plus ignorer les raisons qui auront engagé à prendre le parti auquel on se sera déterminé ; & comme le demandent la justice & l’équité, on aura soin d’instruire aussi de ces raisons celles des Provinces qui n’auront point eû de Representans dans cette Assemblée. Il reviendra encore à nos Sujets un avantage du choix que nous avons fait de la Ville de Constantin[1] pour le lieu de l’Assemblée que nous voulons être tenuë annuellement, puisqu’ainsi elle deviendra pour tous les membres de cette Assemblée l’occasion d’une entrevûë agréable par elle-même. L’heureuse assiette d’Arles la rend un lieu d’un si grand abord & d’un commerce si florissant, qu’il n’y a point d’autre Ville où l’on trouve plus aisément à vendre, à acheter & à échanger le produit de toutes les Contrées de la Terre : Il semble que ces fruits renommés, & dont chaque espece ne parvient à la perfection sous le climat particulier qu’elle rend celebre, croissent tous dans les environs d’Arles. On y trouve encore à la fois

  1. Constantin le Grand avoit donné son nom à la ville d’Arles, qu’il avait augmentée d’un quartier.