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les Francs et les Bourguignons à prendre les armes en sa faveur, auront-ils faite avec Jovinus ? L’histoire ne nous l’apprend pas.

Constance, pour faire finir plûtôt le siege d’Arles, et pour n’avoir plus qu’un ennemi à combattre, fit donc proposer aux assiégés, qui peut-être n’étoient pas encore informés du secours qui leur venoit, une capitulation qu’ils accepterent, et dès qu’elle eut été concluë, ils livrerent leurs portes. On ne sçait point quelles y étoient les conditions stipulées concernant Constantin. Voici quelle fut sa destinée. Pour rendre sa personne inviolable, il prit les ordres sacrés, avant que de se remettre au pouvoir de Constance, qui l’envoya sous une bonne et sûre garde à Honorius. Mais ce tyran n’arriva point jusqu’à la cour qui faisoit alors son séjour à Ravenne. Il étoit encore à trente lieuës de cette ville, quand on le fit mourir par ordre de l’empereur. Rapportons le récit de ses événemens tel qu’il se trouvoit dans l’histoire de Frigeridus. » Il y avoir déja quatre mois que le Patrice Constance avoit mis le siege devant Arles, lorsqu’il eut nouvelle que Jovinus qui avoit pris la Pourpre dans la Gaule ultérieure, étoit en pleine marche pour venir attaquer l’Armée Impériale, & qu’il amenoit avec lui un gros corps de Francs, de Bourguignons, d’Allemands & d’Alains. A cette nouvelle, tous les obstacles qui retardoient la reddition de la Ville, furent levés, & Constantin vint au pouvoir de Constance. Le Patrice fit conduire en Italie Constantin, qui fut tué sur le bord du Mincio, par ceux qu’Honorius avoit envoyés pour le faire mourir. » Suivant Sozoméne, Arles se rendit, parce que Constance défit un secours qui venoit à Constantin. C’étoit apparemment celui que menoit Edobeccus.

Ce succès ne mettoit pas Constance en état d’obliger par force les Armoriques à rentrer dans le devoir. Jovinus étoit toujours le maître des provinces germaniques, et suivant les apparences, des provinces qui sont à leur couchant. D’ailleurs, peu de mois après la prise d’Arles, l’autorité impériale fut encore très-affoiblie dans les Gaules par l’arrivée des Visigots. Ils y venoient pour y prendre des quartiers sur les terres domaniales des païs qui sont entre le bas Rhône, la Méditerrannée, et l’océan, et cela en