Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome I, 1742.djvu/247

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Parthes tant que dura la monarchie fondée par Cyrus, se trouverent eux-mêmes souvent compris sous le nom de Parthes, après qu’Arsacés eut fondé dans l’Orient une nouvelle monarchie, où les Parthes étoient la nation dominante. Ainsi les Alains qui avoient été long-tems le peuple dominant dans la nation Scythique, et conséquemment celui par le nom duquel on désignoit quelquefois tous les autres peuples de cette nation en géneral, devint un peuple, pour ainsi dire, subalterne, et que l’on comprenoit quelquefois sous le nom de Huns. Voici comment se fit cette espece de changement.

» Les Huns, dit Ammien Marcellin, en parlant du tems dont il écrit l’Histoire, ayant fait une invasion dans le pais des Alains, ils obligerent ce peuple, aprés en avoir exterminé une partie, à leur faire serment qu’il seroit toujours à leur dévotion. Jornandés écrit. Les Huns après avoir, comme un tourbillon funeste, ravagé le païs de plusieurs peuples qui demeuroient dans la Scythie, & après s’être rendus les maîtres de ces peuples-là, subjuguerent encore les Alains qui disputerent long-tems la victoire. En effet, le courage, les armes, tout étoit égal entre ces deux peuples. S’ils different en quelque chose, c’est que leur figure n’est pas tout-à-fait la même, & que les Alains sont mieux faits & plus civilisés que les Huns. »

Voilà pourquoi ce même Auteur dit en parlant d’Attila qui étoit proprement Roi des Huns : » Il étoit Souverain de tous les Huns, c’est-à-dire, de tous les peuples connus sous ce nom, & par conséquent le maître en quelque façon de la Scythie entiere. »

Les Teïfales dont nous verrons une peuplade établie dans le Poitou, étoit encore une de nos nations Scythiques.

Après ce que je viens d’exposer, on ne sera point surpris de voir que les auteurs du cinquiéme siécle et du sixiéme désignent souvent un des peuples Scythiques par le nom géneral de Scythes, par celui de Massagetes, ou par quelqu’autre nom,