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coles publiques dans la Contrée qu’ils occupent. J’ai craint le caractere de ce Peuple, qui d’ailleurs habite un Païs où il est facile de se cantonner. Ces Vandales qui ne manquent pas de vûës, ont même déja trouvé moïen d’avoir quelques piéces d’artillerie qu’ils cachent avec soin. Un jour que je traversois leur Païs, ils s’attrouperent jusqu’au nombre de cinq à six mille, dans le dessein de m’enlever, & quoique j’eusse une escorte de huit cens Grenadiers, ce ne fut pas sans peine que je me tirai d’affaire. »

Il semble que de tous les Peuples de la Nation Gothique, les Vandales fussent le Peuple le plus nombreux. Suivant les apparences, il étoit le premier qui eût envoyé des Peuplades du côté de l’Occident, & jusques sur les bords de la mer Baltique. Tacite qui écrivoit sous Trajan, parle déja des Vandales comme d’une des nations qui habitoient dans la Germanie au tems où il vivoit, et même il les met au nombre des peuples germaniques. Cependant les Vandales, qui subsistent encore aujourd’hui en Allemagne en forme de peuple séparé, ne parlent point la même langue, que les nations qui sont sorties originairement des peuples germaniques et qui confinent avec lui. Il peut bien se faire que les copistes de Tacite ayent écrit ici les Vandales au lieu d’un autre nom. En effet, Sidonius Apollinaris appelle les Vandales qui de son tems s’étoient établis en Afrique le rebelle parti des bords du Tanaïs, et Procope dit positivement que les Vandales qui firent dans les Gaules la célébre invasion de quatre cens sept, habitoient sur les bords des Palus Méotides. Ces contrées n’ont point fait partie de la Germanie ancienne.

Comme nous ne faisons point l’histoire d’une monarchie établie par les Gots, il seroit inutile de parler ici plus au long de cette nation, dont nous ne devons même rapporter les disgraces et les succès, que lorsqu’ils se trouvent faire une partie des annales des Francs.