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de donner le commandement que Nanienus avoit auparavant, se tenoient dans les deux Provinces Germaniques pour en imposer aux Francs. A quelques lignes de là Sulpitius ajoute, Nonobstant ces précautions, les Francs firent une incursion dans les Provinces Germaniques, d’où ils emporterent un grand butin. Arbogaste vouloit que sans temporifer, l’Empereur Valentinien fît châtier les Francs, à moins qu’ils ne meritassent leur pardon, en rendant sur le champ, outre ce qu’ils venoient de prendre, tout le pillage qu’ils avoient fait l’année précédente, lorsqu’ils avoient défait l’armée Romaine qui étoit entrée dans leur Païs, & à moins qu’ils né livrassent les auteurs de la guerre pour être punis d’avoir été les infracteurs de la paix entre les deux Nations. » Sulpitius ayant fini de rendre compte de la maniere dont les Généraux s’y étoient pris pour s’acquitter de leur commission, rapporte encore : » Que l’Empereur après avoir eu une entrevûë avec Sunnon & avec Marcomer Rois des Francs, & après les avoir engagés à lui donner des ôtages, avoit repris le chemin de Tréves pour y passer l’hyver.

Quelques lignes après, c’est toujours Gregoire de Tours qui parle, Sulpitius Alexander écrit ce qu’on va lire touchant les malheurs de Valentinien II. Tandis que les événemens dont nous avons fait mention, arrivoient dans la Thrace qui étoit de l’Empire d’Orient, ceux qui survinrent dans les Gaules mirent l’Empire d’Occident en une grande confusion. L’Empereur Valentinien dans le tems qu’il étoit à Vienne, fut fait prisonnier dans son propre Palais par les menées d’Arbogaste, qui ne laissoit point plus de part dans le gouvernement à ce Prince, que s’il eût éré un Particulier. Tous les emplois militaires étoient remplis par des Francs, & les personnes qui exerçoient les emplois civils, s’étoient livrées à Arbogaste. Ainsi aucun des Officiers de l’Empereur n’osoit obéir à ses ordres, ni même faire la moindre des choses dont