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posés sur le sel, il en réserva la vente exclusive à lui comme à ses successeurs. » Si quelqu’un, dit cette Loi du Code, ou de la seule autorité, ou bien à la faveur d’une permission de nous, laquelle il auroit surprise, achete des sels, & si quelqu’un en vend sans un congé de ceux qui ont affermé les Salines, que les sels ainsi commerces, & l’argent reçu, soient confisqués au profit des susdits Fermiers. » On confisquoit donc en premier lieu tous ces sels de contrebande, et en second lieu, on obligeoit ceux qui les avoient vendus en fraude à payer aux fermiers le prix qu’ils en avoient touché. Nous ignorons quel étoit le prix du minot de sel, et quelle étoit la somme que ces fermiers rendoient au prince pour prix de leur bail.

La troisiéme branche du revenu imperial comprenoit, outre les gabelles, les droits de doüane qui se levoient à l’entrée de l’empire, et les droits que payoient les marchandises qu’on transportoit d’une grande province dans une autre. Cette branche comprenoit encore les droits de péage qui s’exigeoient au passage des fleuves et rivieres, et le quarantiéme denier qui se prenoit sur ce qui se vendoit dans les marchés. Je ne sçai point si ce dernier droit a été jamais plus fort que le quarantiéme denier. Peu de personnes étoient exemptes de ces impôts. Si les soldats étoient dispensés de payer cette sorte de droit sur les denrées et marchandises qu’ils achetoient ou transportoient pour leur consommation, ils étoient tenus de les acquitter sur les denrées ou marchandises qu’ils achetoient ou transportoient pour en faire commerce.

Le peu de mémoires que nous avons de ces tems-là, et les changemens arrivés dans tous ces droits et impôts, ne nous permettent point d’en faire une discussion éxacte et méthodique. Un empereur ôtoit souvent le droit que son prédécesseur avoit mis, et le successeur faisoit revivre aussi quelquefois le droit que son prédécesseur avoit éteint. Par exemple, on retrouve sous des successeurs de Galba l’impôt sur la vente des esclaves que cet empereur avoit ôté. Ainsi nous ne remonterons pas plus haut que le troisiéme siécle, et nous rapporterons