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l’avenir ses habitans du payement de la capitation, mais ils ordonnerent en même-tems que ces habitans ne laisseroient pas de continuer à payer la taxe ou la cottisation de l’arpent.

Un Etat ne fait jamais plus de tort à ses sujets que lorsqu’il leur demande à l’imprévû des subsides ausquels ils ne s’attendoient pas, et qu’il leur faut payer avec précipitation. Ainsi comme la taxe par arpent n’étoit pas toujours la même, et qu’elle devoit quelquefois se trouver très-forte l’année où les peuples se seroient flatés qu’elle seroit légere, elle pouvoit, en les surprenant, déranger les sujets les plus oeconomes et leur être très-nuisible. Aussi l’usage étoit-il établi que les empereurs annonçassent d’avance aux contribuables quelle seroit la taxe par arpent dans les années suivantes. Cette espece d’annonce qui apprenoit aux sujets quelle seroit, durant un tems année par année, la somme à laquelle la contribution dûë par chaque arpent, est même, à ce qu’on croit, ce qui a donné lieu à calculer les tems par indictions, ou par révolutions de quinze années, parce que l’usage étoit de publier au commencement de cette espece de cycle, l’annonce dont nous venons de parler. Theodose Le Jeune et Valentinien III, disent dans une loi faite en quatre cens trente-six, et qu’ils adressent aux préfets des prétoires : « Nous vous enjoignons de notifier aux Provinces, avant le tems de l’échéance du premier terme de chaque Indiction, à quoi se monte la taxe que chacune d’elles doit porter durant l’Indiction afin que les Proprietaires des fonds puissent apprendre d’avance, & non point par un commandement odieux, ce qu’ils auront à payer par chacun an pour satisfaire à leurs obligations, & qu’il ne soie fait aucune concussion par ceux qui sont chargés du recouvrement de nos revenus. »

Les indictions ne regardoient point la capitation, parce qu’elle étoit supposée, nonobstant les changemens qui s’y faisoient quelquefois, et que nous expliquerons plus bas, être une imposition fixe et non variable. « L’indiction, dit une loi des empereurs Diocletien et Maximien, publiée en