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Il n’y a point d’apparence que depuis Caracalla jusqu’à Constantin Le Grand, les empereurs n’ayent point pris quelquefois des étrangers à leur service ; mais ce fut sous ce dernier prince, si j’entends bien Jornandés, que cette sorte de Milice devint un pied de troupes toujours entretenu, et qu’elle fut connuë sous le nom de Confederés qui lui devint propre. Cet historien après avoir parlé des exploits des Gots dans les tems précedens, dit que Constantin Le Grand les rechercha, qu’il fit alliance avec eux, et qu’ils lui fournirent, moyennant une capitulation, quarante mille hommes dont il se servit dans ses guerres contre differentes nations. « La République entretient encore aujourd’hui, ajoûte notre Auteur, ce Corps de Troupes, qui porte toûjours son premier nom, c’est-à-dire, celui d’Alliés ou de Confederés. »

Les loix impériales mettent quelquefois en opposition le nom de soldat et celui d’ allié, parce que le premier étoit regardé comme propre à désigner le Romain qui servoit l’empire en qualité de son sujet, et l’autre comme propre à désigner le barbare qui le servoit, en vertu d’une convention faite volontairement. Un rescrit de Valentinien ordonne à Sigivaltus maître de la milice, de mettre des soldats et des alliés en garnison dans les villes de son département, et de garnir les rives et rivages de postes tirés des uns et des autres.

Sidonius Apollinaris pour exprimer que personne ne faisoit sa profession à Ravenne où étoit la cour de l’empereur, et qu’au contraire chacun y vouloit faire le métier d’autrui, écrit à son ami, « Les Vieillards s’y divertissent à jouer à la Paume ; & les jeunes gens aux jeux de Hazards. Les Eunuques y apprennent à faire la guerre, & les Alliés y étudient les Belles-Lettres. » Ce même auteur dit dans une autre de ses épîtres, en parlant de Petronius Maximus, que cet