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TOMBOUCTOU LA MYSTÉRIEUSE

ce delta sont situés les pays de Sano, de Bourgou, le Massina, le Dienneri et le Kounari.

Le deuxième delta s’étend du lac Débo à El Oual’ Hadj. Le Niger repart en trois nouvelles branches : la moins importante, le Koli-Koli, se forme au sud du lac Débo, le Bara-Issa ou Niger noir, et l’Issa-Berr ou Niger blanc sortent tous deux au nord du lac. Le Koli-Koli traverse le lac de Korienzé et à Saréféré rejoint le Niger noir qui, à son tour, se réunit près de EI Oual’ Hadj au Niger blanc.

Comme le Bani et le Niger, comme le Niger et les marigots de Diaka et de Bourgou, les trois bras du fleuve communiquent entre eux par des canaux variés et sinueux. C’est toujours le même et merveilleux système d’irrigation naturelle accompagné de crues fertilisantes.

Mais il y a plus. Sur la rive gauche — à la limite extrême des inondations — le fleuve trouve une formule nouvelle à ses bienfaits : c’est une admirable série de lacs. Ils sont au nombre de douze, séparés les uns des autres par des chaînes de collines. Voici les noms de onze d’entre eux, énumérés du sud-ouest au nord-est : le Kabara, le Tenda, le Soumpi, le Takad]i, le Gaouaki, le Horo, le Fati, le Goro, le Daouna, le Télé et le Faguibine.

Les inondations remplissent ces lacs au moyen de goulets plus ou moins larges. Ceux de Fati, de Horo et de Takadji sont particulièrement spacieux et pourraient être en toute saison ouverts au commerce fluvial. D’autres goulets sont grands ouverts pendant quelques mois (octobre à mars) puis s’obstruent d’herbes, sans empêcher cependant le passage de petites pirogues. Les bords de ces lacs ne le cèdent en rien comme fertilité aux rives du fleuve et de ses branches, élant comme elles inondés et découverts tour à tour sur des largeurs de quelques centaines de mètres.

Les lacs Télé, Faguibine et Daouna forment des dépressions dont la profondeur peut atteindre dix mètres au-des-