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DE PARIS AU NIGER

plaine d’or vert et d’or rouge. Et là-bas, sur ses confins ourlés de sombre, se détache une traînée de vieil argent : c’est lui, sous forme de vapeurs seulement, tel un fleuve idéal dans une vallée de rêve. L’ourlet sombre et lointain sont de petites montagnes de sa rive droite, le long desquelles il coule invisible.

Dieu est grand ! ainsi qu’on a coutume de dire en ces pays. Point de déception, comme il arrive si souvent lorsqu’on va au-devant de l’inconnu, homme ou chose. Longtemps l’œil ne peut se détacher de ce spectacle. C’est un panorama de rêve plein de majesté et de sérénité. C’est aussi le panorama rêvé. Oui, il semble que l’on ne s’était pas imaginé la vallée du Niger autrement.

Et maintenant advienne que voudra. Je remonte mon cheval et le lance au galop.

La route qui s’aligne à travers la plaine apparaît bientôt encadrée d’arbres réguliers. Il semble que l’on arrive aux abords d’un village de France. Mais l’allée se termine court devant une poterne au-dessus de laquelle une enseigne noire porte en lettres blanches, comme un cartouche de gare : Bammalkou.