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DE DIENNÉ À TOMBOUCTOU

rable cachette, une parfaite embuscade aux pillards du désert, et, le coup fait, cette configuration du sol favorise singulièrement leur fuite.

Aussi le milieu de cette petite route de Kabara à Tombouctou a-t-il une vieille et sinistre réputation, étant, de longue date, exploité comme coupe-gorge. Les indigènes lui ont donné le nom tragique de : Our’ Oumaïra : « On n’entend pas », sous-entendu : « ni à Kabara, ni à Tombouctou, le cri des victimes ». Hélas ! pour nous aussi, l’endroit est de triste mémoire. Sur l’un de ses vallonnements se dresse une croix noire, sœur de celle qui domine si lugubrement Kabara. C’est là, au pied d’un bosquet que l’on retrouva les corps du jeune Aube et de ses dix-neuf compagnons. Une petite plaque de cuivre clouée à la croix porte :

Après la lecture de cette inscription, on n’est pas sans loucher de temps en temps, à droite et à gauche, vers le paysage ondulé et boisé… Un peu de prudence est décidément de mise