plus intenses et très mouvementée, vie que produisent les morts au-dessous des tubes rouges.
Des aigles et des corbeaux sans cesse planent, puis s’abatlent sur ces ruines, car ils y trouvent des régals faciles, grâce aux chiens et aux rats qui éventrent les tombes, Des légions de lézards rouges et jaunes se trémoussent pleins d’aise dans ces mondes de vers et d’insectes, Des chèvres et leurs chevreaux viennent jeter de jolies taches blanches et rousses sur les tons sombres des murs déchiquetés, Elles aussi cherchent leur vie dans cette mort entassée. L’herbe doit être savoureuse, et
puis elles peuvent se livrer à de si jolies escalades au milieu
de ces écroulements. Mais les rois de ces lieux sont d’énormes.
iguanes, verts et grands comme des crocodiles. À eux les
meilleurs morceaux du charnier. Sous terre ils se sont tracé
de longs couloirs qui les conduisent de fosse en fosse. Ils s’offrent
là des festins variés : les cadavres d’abord, les vers qu’ils
happent avec leur double langue, et encore les concurrents :
rats, lézards, scorpions et autres.
Les reliefs de tous ces hôtes jonchent le sol. Des tibias, des omoplates par-ci, des fémurs par-là et parfois des lambeaux