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DIENNÉ, HIER ET AUJOURD’HUI

leur solidité, leur pesanteur, en un mot l’allure générale, sans tenir compte des détails, proclame l’art égyptien.

Si maintenant nous nous reportons aux travaux des érudits et aux bas-reliefs antiques qui nous ont retracé l’image des anciennes habitations égyptiennes, nous constatons que celles-ci concordent en tous points avec les habitations de Dienné. « Les maisons particulières étaient simples et non construites en pierre et en granit comme les temples et les palais. On les élevait en briques crues. Les murs étaient recouverts d’un enduit en dedans et en dehors. Elles renfermaient une suite de pièces non pas disposées uniformément mais divisées selon le goût du propriétaire, et se composaient d’un rez-de-chaussée et d’un étage surmonté d’une terrasse. Les maisons plus riches et plus étendues étaient précédées de pylônes et d’obélisques. Le sommet et les angles des murs d’argile étaient terminés par une sorte de bâti composé de roseaux assemblés et maintenus ensemble au moyen de ligatures transversales. La toiture était plate. On l’obtenait en plaçant soit en longueur, soit en travers de la maison, des pièces de bois formant plancher, et sur ce plancher on disposait du petit bois, branches ou joncs, que l’on recouvrait d’une mince couche de terre réduite en boue. Cette couverture formait une légère saillie sur les murs de face et de côté. »

On retrouve dans les bâtisses de Dienné ces mêmes procédés de construction, ces mêmes détails et d’autres encore, véritablement stupéfiants en plein pays nègre. Une canalisation de tuyaux en terre cuite rouge est établie dans chaque maison et évacue au dehors les eaux ménagères. Des latrines sont installées sur les terrasses, avec des conduites et des fosses parfaitement aménagées.

La transmission à travers les âges de cette méthode de construction et de ces perfectionnements se conçoit non seulement parce que la ville n’a jamais été détruite, mais encore par la longue durée des habitations. On m’en à montré qui