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I

DE PARIS AU NIGER

Assurément le voyage n’est pas aussi simple que celui de Nice ou d’Alger.

S’étant endormi dans un wagon, au départ de Paris, on ne se réveille que six semaines plus tard dans un chaland-pirogue sur le Niger. Cependant on va voir que tout n’est pas difficultés dans cette longue route, ni barbarie dans ces pays hier encore mystérieux.

Un paquebot vous débarque d’abord au Sénégal, ce pays qui est nôtre depuis des siècles et que la masse du public ne connaît guère que par cette mention thermométrique inscrite entre « bains ordinaires » et « culture des vers à soie », aux environs du quarantième degré centigrade : température du Sénégal.

Toute rudimentaire qu’elle soit, cette notion n’est même pas exacte. Croiriez-vous que, des mois durant, on porte au Sénégal le pardessus, matin et soir ? La moyenne de la température, à l’observatoire local, est de 24 degrés et non 40.

Au surplus, de Dakar, le port de la colonie et le plus beau refuge de navires de toute l’Afrique, l’on parvient en chemin de fer à Saint-Louis, la capitale. Saluons ces 275 kilomètres de voie ferrée : ce sont les premiers

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