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L’EMPIRE SONGHOÏ

solide et remarquable, de durée aussi longue que celle de sa dynastie. Pour la seconde fois, nous voyons l’Égypte exercer une influence civilisatrice au Soudan.

Ayant rapporté de son lointain voyage le titre sonore de : « Émir Askia el Hadj (le pélerin) Mohamman » il va acquérir maintenant devant l’histoire, le nom plus précieux d’Askia le Grand. Il reprend le pouvoir des mains de son frère et fait d’Omar son généralissinie. Tous deux n’auront pas mince besogne. Les conquêtes de Sunni Ali, non organisées, ont besoin en effet d’être consolidées et presque renouvelées. Aussi compte-t-on les années du règne d’Askia qui ne sont pas marquées par quelque expédition.

DIENNÉ.

La première eut lieu en 1499 contre le Mossi. Ce royaume situé au sud du Songhoï avait suivi depuis un siècle une politique très turbulente et agressive, semant ses populations dans tout le nord de la Boucle (le Gourma) et poussant jusqu’à Oualata et Bankou. Askia dompte ces voisins incommodes. Voici comment le Tarik raconte cette campagne et un épisode qui la précède :

« L’émir envoya un ambassadeur auprès du roi de Mossi, pour Lui demander de se convertir à l’islam. Le souverain répondit qu’il lui fallait d’abord consulter ses ancêtres qui étaient dans l’autre monde, et se rendit au temple des idoles