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LE CORBEAU, LE RENARD, ETC.

reste qu’à tâcher de réparer la faute que nous avons commise, et je ne vois pas d’autre moyen de le faire qu’en inventant quelque piége pour faire périr Sancljivaca.

Mais nous sommes trop faibles, reprit l’autre renard, pour exécuter un pareil dessein. Comment prétends-tu te défaire d’un rival si puissant ? Quels sont tes moyens ?

La ruse et l’artifice, ou le secours d’autrui. C’est par là qu’on vient à bout d’exécuter ce qu’on ne peut accomplir autrement.

Le Corbeau, le Renard et le Serpent.

Dans le désert appelé Pratama-Sacchy, vivait un corbeau qui avait construit son nid sur un des plus gros arbres. Sous ce même arbre un serpent monstrueux avait établi son domicile dans un de ces tas de terre élevés par les cariahs (fourmis blanches). Lorsque le corbeau s’aperçut qu’il vivait dans le voisinage d’un ennemi si dangereux, il chercha les moyens de l’éloigner ou de le détruire : n’en trouvant aucun, et ne pouvant vivre tranquille auprès d’un pareil voisin, il s’adressa à un renard de sa connaissance, auquel il fit part