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ET SON DOMESTIQUE.

Le brahme obéit sans délai aux conseils de son maître ; après avoir fait ses ablutions, il revint auprès de lui, et pour consommer sa purification, se prosterna trois fois à ses pieds, recevant autant de fois son assirvadam (bénédiction).

Tu peux penser comme le sanniassy fut étonné de rencontrer dans cet homme tant de bonne foi et de simplicité. Quel serviteur ai-je donc là ! s’écriat-il, quelle probité ! quelle délicatesse ! où trouverait-on un homme semblable ? Dès ce jour il crut pouvoir mettre en lui une confiance sans bornes ; cependant, malgré tous ces témoignages de probité, il n’osait encore lui confier le bâton qui renfermait son argent.

Ce n’était pas assez pour le domestique. Mécontent de voir que sa première ruse n’avait pas complètement réussi, il résolut d’en inventer quelque autre. Un jour donc qu’il conversait avec son maître, il lui fit quelques réflexions sérieuses sur la brièveté de la vie, sur le peu de solidité des biens de ce monde, et finit par lui conseiller d’entreprendre le pélerinage sacré du Gange, pour se laver dans les eaux de ce fleuve

    que les Indiens emploient pour se purifier de leurs souillures spirituelles et corporelles. Voyez Mœurs de l’Inde, t. Ier, page 255 et suivantes.