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DE SANDJIVACA.

à l’endroit où ils avaient laissé Sandjivaca, et l’amenèrent à la cour du lion : celui-ci, instruit de son approche, et voulant recevoir son nouvel allié avec pompe et dignité, s’assit sur son trône, environné de tous les grands de sa cour.

Lorsque Sandjivaca lui fut présenté, il le considéra long-temps en silence et avec admiration, et s’estima très-heureux d’avoir, par l’entremise de ses deux fidèles ministres, acquis un allié qui paraissait si fort, et qui possédait des armes si puissantes, soit pour l’attaque, soit pour la défense. Il le conduisit aussitôt dans l’intérieur de son palais, et lui délégua une partie de son pouvoir royal, se flattant en même temps qu’après s’être fait un allié et un ami aussi puissant, il n’avait désormais à craindre les poursuites d’aucun rival, et qu’il pourrait régner dans la suite dans une paix et une sécurité profondes.

Le lion et Sandjivaca vivaient tranquillement dans la plus parfaite union, et trouvaient tant de charmes dans la société l’un de l’autre, qu’ils ne se séparaient presque plus, et le lion n’allait plus à la chasse que lorsqu’il se sentait vivement pressé par la faim.

Carataca et Damanaca ne tardèrent pas à s’apercevoir de la faute qu’ils avaient faite en