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LES RENARDS

Les renards, saisis d’épouvante et s’imaginant que les deux rois étaient revenus pour se livrer bataille une seconde fois, prirent tous la fuite et allèrent se cacher dans les réduits les plus obscurs de la forêt. N’osant plus en sortir, ils attendirent quelques jours en silence ; cependant, pressés par la faim, les plus courageux se hasardèrent à sortir de leurs tanières pour aller à la découverte, parcoururent toute la forêt, et n’ayant rien aperçu qui fût capable de leur nuire, il fallut bien reconnaître à la fin que la cause de cette terreur panique n’était que du vent.

Quoi que vous puissiez dire, repartit le lion, vous ne me persuaderez jamais qu’un bruit aussi effroyable que celui que j’ai entendu ait pu être produit par un animal ordinaire. Un si horrible mugissement ne peut provenir que de quelque monstre extraordinaire et terrible auquel rien ne saurait résister : ainsi il faut que je me détermine à lui abandonner le domaine de cette forêt, et que j’aille chercher ailleurs une autre demeure où je puisse vivre tranquille et hors des attaques de semblables rivaux.

Sloca.

« Si vous vous trouvez, dit un de nos anciens