Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/428

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
408
LE JARDINIER

pour tâcher de dévoiler ce mystère d’iniquité.

Le jardinier, apprenant que le roi allait arriver, alla le recevoir dans une superbe maison qu’il avait fait bâtir du produit de ses rapines. Il le reçut avec les marques du plus profond respect, et l’introduisit dans un appartement orné avec la plus somptueuse élégance. Après qu’il eut adressé au prince ses premiers complimens, ce dernier lui demanda ce qu’il voulait de lui, et en même temps qui lui avait donné l’emploi qu’il exerçait, ainsi que le droit de vexer ses sujets par des injustices aussi criantes que celles dont on l’accusait.

C’était là ce que le jardinier attendait pour raconter au roi les vexations et les injustices atroces commises par les ministres, dans tout le royaume, sur toutes les classes de ses sujets. Il n’eut garde d’oublier l’aventure des sept concombres, les démarches qu’il avait successivement faites auprès de tous les ministres pour obtenir justice, et la manière dont ses plaintes avaient été reçues ; les efforts qu’il avait ensuite tentés pour s’adresser directement au roi lui-même, mais inutilement, tous les gens qui entouraient ce prince n’étant que les vils suppôts de ces ministres corrompus, et ayant ordre de ne laisser approcher de la personne