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LE JARDINIER

divers petits objets, tels que la paille, l’herbe, le fumier et autres articles semblables, exempts de contribution auparavant ; il augmenta cette taxe peu-à-peu ; mais voyant que ce moyen ne répondait pas à ses vues et que le peuple se contentait de murmurer en secret, il imagina de taxer les choses les plus ordinaires et les plus indispensables ; il mit donc un impôt sur l’eau et le feu, en sorte qu’on ne pouvait aller puiser de l’eau à l’étang, ni allumer du feu chez soi, pas même une lampe, avant d’en avoir payé la permission. Mais cette injustice fut encore supportée aussi patiemment. Il fallut chercher un autre genre de contribution ; il condamna à une amende les personnes des deux sexes qui, en paraissant en public, n’avaient pas les yeux baissés et regardaient de côté et d’autre, et celles qui en marchant ne tenaient pas leurs bras croisés sur la poitrine, mais les laissaient pendre négligemment.

Il avait compté sur cette dernière espèce de vexation ; il espérait qu’elle exciterait une insurrection. Trompé encore dans son attente, il voulut mettre le comble à ses exactions en imposant une taxe de cinq fanons d’or sur les cadavres : lorsqu’il mourait quelqu’un dans la ville ou aux environs, on était obligé de payer cinq fanons