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DEVENU MINISTRE.

lui donner audience. Cependant, vaincu par la constance de cet homme, qui ne se lassait pas de le suivre par-tout, il lui demanda un jour avec colère ce qu’il lui voulait. Le jardinier commença à lui raconter ses griefs ; mais il n’était pas encore à la moitié de son récit que le dalavahy l’interrompant, lui dit avec humeur que cette affaire n’était pas de son ressort, qu’il n’avait qu’à s’adresser au premier ministre, qui seul avait le droit d’intervenir dans une affaire si compliquée.

Le jardinier ne fut pas découragé de se voir ainsi rebuté, il s’adressa au premier ministre et fut long-temps sans pouvoir obtenir audience ; enfin, le ministre, fatigué de voir cet homme le suivre par-tout comme son ombre, lui demanda d’un ton brusque ce qu’il lui voulait, et pourquoi il s’attachait ainsi à ses pas. Le jardinier lui exposa en peu de mots l’injustice dont il avait été victime quelques jours auparavant, et les démarches inutiles qu’il avait déjà faites auprès du ministre de la justice et du dalavahy pour obtenir la réparation du tort qu’il avait éprouvé. À peine put-il terminer son récit, que le ministre avait entendu en donnant mille marques d’impatience. Il fut encore renvoyé, le ministre prétextant que le sujet de ses plaintes