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APPADJY.

cherchèrent-elles sur les parties visibles de son corps ; la multitude presque infinie de dévots qui les avaient précédées, les avaient tous arrachés. Enfin, après avoir regardé sur toute l’étendue de son corps, elles en découvrirent par-ci par-là, dans les replis de sa peau, quelques-uns qui avaient échappé aux yeux de la foule. Leur dévotion satisfaite, elles admirèrent encore quelque temps le pénitent, toujours immobile et absorbé dans la méditation, et quand enfin elles se furent retirées, le roi ordonna que le sanniassy fût laissé seul pendant la nuit, pour jouir tranquillement du repos dont il devait avoir besoin après tant de fatigues et de souffrances.

Cependant Appadjy ne tarda pas à trouver les moyens de s’introduire, sans être vu, dans l’appartement où son pauvre berger avait été laissé, accablé de faim et de souffrances. Il se hâta de le consoler : Berger, lui dit-il, ton temps d’épreuve est fini ; tu as bien joué le rôle que je t’avais prescrit, et je suis content de toi. Je t’ai promis une récompense, tu peux être certain que je tiendrai ma parole ; en attendant, quitte cet extérieur de sanniassy pour reprendre tes vêtemens de berger, et va chercher le repos et la nourriture dont tu dois avoir un si grand besoin ; demain matin, tu retourneras aux soins de ton