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APPADJY.

garantie d’un bonheur certain pour le reste de ma vie.

Les ministres et les autres courtisans qui environnaient le roi voulurent l’imiter : ils s’approchèrent du pénitent l’un après l’autre, et chacun d’eux lui arracha un des poils de la poitrine, promettant, tous, de le conserver le reste de leur vie, et d’en faire le plus précieux de leurs ornemens. Dès qu’on sut ce que venaient de faire le roi et ses courtisans, l’escorte du prince et toute cette multitude presque innombrable qui l’avait accompagné voulut suivre cet exemple. Chacun prétendit emporter une relique du sanniassy. Ce pauvre homme se trouva bientôt environné par la foule, qui lui arracha l’un après l’autre tous les poils qu’il avait sur le corps. Mais il soutint cet horrible supplice sans proférer la moindre plainte, sans changer de posture et sans détourner les regards.

De retour dans son palais, le roi s’empressa de raconter à ses femmes la merveille dont il venait d’être témoin et leur montra la relique qu’il avait apportée, c’est-à-dire le poil qu’il avait arraché de la poitrine du sanniassy. Les reines considérèrent long-temps avec admiration la précieuse relique et témoignèrent le plus vif regret de ce que les lois rigoureuses imposées à