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APPADJY.

faveur et de leur Bienveillance pour vous et pour vos peuples.

Le roi et ses favoris, qui avaient écouté avec le plus vif intérêt le discours d’Appadjy, furent tous saisis d’admiration et d’étonnement en entendant un récit si extraordinaire ; et le prince, de l’avis unanime de tous ses courtisans, résolut d’aller sans délai rendre visite au prétendu pénitent pour obtenir la faveur de sa bénédiction. Il voulut faire cette visite dans tout l’éclat et avec toute la pompe de la royauté, accompagné de sa cour et escorté de ses troupes. Il fit en même temps sonner de la trompette dans sa ville royale pour annoncer aux habitans le sujet de sa visite et les inviter tous à le suivre. On ne tarda pas à se mettre en marche. Jamais cortège aussi brillant n’avait accompagné le roi ; jamais multitude aussi innombrable ne s’était vue rassemblée. Le plaisir et la joie étaient peints sur tous les visages, et chacun se félicitait d’avoir vécu jusqu’à ce jour pour avoir le bonheur de contempler un des plus grands personnages qui eût jamais paru sur la terre.

Le roi arriva enfin avec son escorte à la montagne : aux approches de la caverne où il savait que le saint personnage, séparé de tout commerce avec le monde, vivait dans une union