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APPADJY.

et s’étant approché d’un air grave et sérieux : Grand Roi ! lui dit-il, pendant qu’environné de vos sages conseillers, vous vous occupez des moyens d’assurer le bonheur de vos peuples, pardonnez à mon zèle si je vous interromps pour vous annoncer que le jour est venu où, satisfaits de vos vertus, les Dieux ont voulu vous donner une preuve éclatante de leur protection et de leur faveur. Au moment où je vous parle, une grande merveille est cachée dans votre royaume, non loin de votre résidence. Au milieu de la montagne qui s’élève à peu de distance de votre capitale, se trouve une caverne : là, un pénitent, descendu sans doute du séjour du grand Vichnou, a daigné venir établir sa demeure ; absorbé dans la contemplation des perfections de Para-Brahma, il est entièrement insensible à toutes les choses d’ici-bas ; il n’a d’autre nourriture que l’air qu’il respire : et aucun des objets qui frappent les sens ne fait sur lui la moindre impression ; en un mot, on peut dire que le corps seul de ce grand personnage habite ce monde terrestre, tandis que son âme, ses pensées et toutes ses affections sont étroitement unies à la divinité, et je ne doute pas que les Dieux, en l’envoyant visiter votre royaume, n’aient voulu vous donner une preuve éclatante de leur