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vivre séparé de vous, je m’engage volontiers a avoir constamment les yeux sur lui, à lui témoigner sans cesse toute la tendresse d’un père, et à n’épargner aucun soin, aucune peine pour qu’il reçoive une éducation conforme à son illustre naissance et à sa haute destinée. »

Le roi, ayant prêté une oreille attentive au discours de son ministre, se conforma sans hésiter à ses sages conseils, et persuadé qu’il ne pouvait pas confier ce précieux dépôt à de meilleures mains, il le chargea du soin de son enfant, lui recommandant bien de faire auprès de lui l’office d’un tendre père jusqu’au temps où il lui serait permis de l’appeler sans danger auprès de sa personne.

Le ministre se chargea de la fille du roi, la mit entre les mains de personnes de confiance qui étaient dans le secret, et lui donna de bonne heure les maîtres nécessaires pour lui apprendre les sciences convenables à son rang et à son élévation future.

Enfin, vers l’âge de quinze ans, la princesse étant devenue nubile, le ministre s’adressa au roi pour l’avertir que le temps où il lui serait permis d’avoir son prétendu fils auprès de lui étant proche, il devait l’autoriser à lui chercher une épouse digne de son rang et à le marier ; il ajouta