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LES QUATRE BRAHMES FOUS.

qu’il put être puni selon toute la rigueur des règles de la caste.

Je protestai solennellement de son innocence, et je leur rapportai le vrai motif pour lequel je lui avais fait raser la tête. Leur surprise ne fit qu’augmenter en entendant mon récit, et tous ceux qui composaient l’assemblée se regardant les uns et les autres avec étonnement : A-t-on jamais vu, se dirent-ils, faire raser la tête à une femme mariée, si ce n’est en cas d’adultère ? Ou cet homme est un menteur, ou c’est un des plus grands fous qui existent sur la terre.

Vous penserez, j’espère, de même, et je me flatte que vous jugerez que ce trait de folie vaut bien au moins celui des toiles déchirées, dit-il en regardant d’un air moqueur celui qui avait parlé le premier.

L’assemblée décida que le trait de folie qui venait de lui être rapporté, méritait assurément d’être pris en considération dans la dispute dont il s’agissait ; mais qu’avant de déterminer finalement lequel des quatre plaideurs devait l’emporter, il fallait entendre les deux autres.

Le troisième brûlait d’envie de parler, il n’eut pas plus tôt obtenu la permission de le faire, qu’il commença ainsi :

Je m’appelais autrefois Anantaya, à présent on